Quels sont les sites historiques à visiter sur l'Île d'Yeu ?

L’Île d’Yeu ne se résume pas à ses paysages sauvages et ses criques idylliques. Derrière ses falaises et ses sentiers se cache une histoire millénaire, gravée dans la pierre. L’épopée humaine y commence dès le Néolithique, comme en témoignent les vestiges de dolmens et de pierres dressées en plusieurs endroits. Après la période gallo-romaine, dont il reste en revanche peu de traces, le Moyen Âge marque profondément l’île avec l’édification du Vieux Château, forteresse du XIVe siècle perchée sur un promontoire rocheux, face à l’Atlantique. Au fil des siècles, la Renaissance, la Révolution, les XIXe et XXe siècles laissent chacun leur empreinte. On y recense aujourd’hui une dizaine de monuments classés, auxquels s’ajoutent de nombreuses chapelles, des moulins, deux phares emblématiques — celui des Corbeaux et le Grand Phare — et même un musée.

Situé à Port-Joinville, le musée de la pêche retrace l’histoire maritime de l’île et rend hommage à ses marins. En flânant entre les ruelles, les ports et les sentiers, le visiteur découvre peu à peu un territoire où nature et mémoire se répondent, où chaque pierre raconte un fragment d’une histoire singulière, insulaire, profondément vendéenne.

De quand datent les mégalithes de l’Île d’Yeu ?

Les premières traces d’une occupation humaine sur l’Île d’Yeu remontent à très loin. On suppose que les premières populations s’y sont installées vers -10 000 avant J.-C., à la fin de la dernière ère glaciaire. À cette époque, l’Île d’Yeu n’était pas encore une île. Elle formait une avancée du continent. Ce lien ancien reste visible aujourd’hui au « pont d’Yeu », un plateau sous-marin peu profond qui relie Fromentine à l’île. Il marque l’ancienne jonction terrestre, parfois appelé seuil rocheux, vestige d’un temps où l’Atlantique n’avait pas encore isolé Yeu. Les plus vieux témoignages laissés par l’homme sont les mégalithes, des monuments construit en pierres brutes, souvent à but funéraire. L’île en compte plusieurs, dont quatre classés monuments historiques : il s’agit précisément de dolmens, terme qui désigne une tombe collective composée de plusieurs dalles formant une chambre, parfois précédée d’un couloir.

On estime qu’ils ont été édifiés autour de l’an 3 000 avant JC (il y a donc à peu près 5 000 ans !).

Le dolmen des Petits Fradets, à l’ouest près de la plage de la Gournaise, est un dolmen simple à couloir. Son nom vient du mot « fradet », cousin du farfadet. Le dolmen de la Planche à Puare, au nord-ouest, près de l’anse des Broches, a un plan en croix, dit « transepté ». Plus à l’est, le dolmen de la Guette et celui des Landes complètent cet ensemble. Près de la Meule, la pierre de la Roche aux Fras intrigue avec ses mystérieuses « cupules », petites cavités creusées dans la roche, dont l’origine reste inconnue. Plus discret mais tout aussi ancien, le Menhir du Sud, dressé en pleine lande, rappelle ces grandes pierres levées qui servaient peut-être de repères, de lieux rituels ou de signes funéraires.

Du nord au sud, sur l’Île d’Yeu, la pierre parle encore, depuis des millénaires.

Quels sont les monuments historiques de l’Île d’Yeu ?

Outre ses mégalithes, dont certains sont classés, l’Île d’Yeu possède un riche patrimoine bâti, témoin de son histoire insulaire. Plusieurs édifices sont inscrits ou classés au titre des Monuments Historiques. Les premiers sont reconnus pour leur intérêt patrimonial, les seconds pour leur valeur exceptionnelle, avec une protection encore plus stricte. Ce réseau d’édifices permet aux visiteurs de traverser les siècles en quelques kilomètres. Après le Néolithique, vient le temps de l’an mil et du Moyen Âge avec l’église romane de Saint-Sauveur, perchée dans le village du même nom (au centre de l’île). Bâtie sur un ancien prieuré, elle conserve des peintures murales médiévales découvertes lors de récentes restaurations. Non loin, sur la côte sud, se dresse le Vieux Château, forteresse du XIVᵉ siècle construite sur un éperon rocheux, entouré par la mer. Il protégeait l’île des incursions anglaises et servait de refuge aux habitants. Plus récente, la Citadelle, ou Fort de Pierre-Levée, surplombe Port-Joinville. Construite au XIXᵉ siècle, elle fut d’abord une caserne, puis une prison…et même une colonie de vacances !

L’île compte aussi deux phares majeurs : le Grand Phare au nord-ouest, moderne et massif, et le phare des Corbeaux au sud-est, au style art déco, tous deux reconstruits après 1944.

A Yeu, l’Histoire se découvre avec majesté au hasard des chemins creux, au sommet des falaises ou dans l’écrin d’un village.

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